Photobucket

lundi 22 août 2011

Jour 70 - Les vendanges de la mort

Le 22/08/2011
Ordinateur de Daniel
23h55

Pire semaine depuis le début des événements. J’ai à peine le temps d’écrire pour notre blog… En plus Hermann et Pascal sont tombés sur quelques passages et veulent tout refaire car ils ont l’impression de pas être assez «cools» . J’ai dit pas question et j’ai mis un mot de passe. On a laissé tomber l’idée de fuir par les égouts pasque les égouts c’était en bas et qu’on avait pas envi de ramper dans le caca de Pascal et des autres.
Bref la barricade tiens bien malgré les enculés qui frappent jour et nuit de l’autre coté. Par la fenêtre on les voient rentrer et sortir comme des insectes mais en plus moches et en plus lents.
Mercredi, on avait déjà plus de barres chocolatées et ca commençaient a être tendu niveau ambiance. Chacun s’est retranché dans sa chambre et a se jeter des regards de chiens méchants… Danny ferme même la sienne avec une chaise car il dit que Hermann a dans l’idée de le manger. Serge gueule tout le temps pasque les piles de son walkman sont bientôt mortes et que sa cassette de black métal est toute lente, comme du reggae de pédé il dit. J’sentais qu’il fallait trouver une activité sinon quelque chose de mal allait arriver.
Jeudi, avec J.B et Francis on a essayé d’alerter Monsieur Crassard, le voisin. Au début en agitant les bras pour pas faire de bruit puis en secouant des draps (un peu sales car c’étaient ceux de Hermann).
Au bout d’un certain temps le vieux est apparut avec sa pancarte marquée «bande de petits cons» soulignée. Il titubait un peu. C’est le signal, j’ai dit et on a décidé de s’y rendre, en courant comme d’habitude. Moi, Danny et Serge, on a votés. Pas de zombis en bas, draps transformés en corde de descente et hop, on a cavalés sans bruits de l’autre coté de la route. Le voisin a tout de même fait peter la tronche a deux connards qui squattaient son grillage et on est entré.
Effectivement, M’sieur Crassard avait bu, il a gueuler quelque chose qu’on a pas compris puis on lui a dit pour l’invasion des enculés dans notre centre.
«Et alors, bande de petites tapettes de gauchistes! Vous aller rester comme ça? Planqués comme des rats pendant que l’envahisseur pénètre et s’installe chez vous!! … jeunesse de merde, tous des larves, donnez leur votre cul tant que vous y êtes et vos femmes!»
«On a pas de femmes, Monsieur», J’ai dis. Avant de me la fermer car j’lai vu lorgner son verre vide de footix pour me le balancer à la gueule.
«
Bon. Z’avez de la chance que j’vous aime bien et que je sois bourré, jvais me dérouiller un peu ça peu pas faire de mal. On s’enmerde ferme ici depuis quelques jours, hein…Suivez moi au garage»
Ouah! J’avais pas vu l’espèce de grange dans le fond du jardin. Il avait installé du fil barbelé tout le long comme dans les films de guerre. Il a ouvert la porte en bois avec le pied et nous a montrer une sorte de gros tracteur rouge pis un autre plus grand. J’en avait déjà vu un une fois pendant les vendanges.
«J’pari que vous ne savez même pas c’que c’est, hein?…ça sert à tailler les vignes, regardez ça, COUIC! Et celui-ci à labourer les champs..entre autre… ça servait à nourrir les gens et les petits parasites comme vous…maintenant Leclerc va directement se fournir chez les cocos et les espingouins, bah! Pauvre France…»
(Je sais pas qui c’est Coco et espingo mais vaudrais mieux pour eux que Crassard ne les croise pas en ville…)
«Aller! On a du boulot! J’ai quelques trucs a régler, ramasser moi tout ce qui est boulons, vis, clous qui trainent sur l’établi et foutez moi tout ça sur la table de la cuisine. Toi le grand, va me chercher une bouteille de gaz à la cave et trouve moi du ruban adhésif. Jvous rejoint dans 20 minutes, Hop!!»
Ce qu’on a fait, assez content, car l’atelier bricolage avait l’air marrant pour une fois.
On a tout mis sur la table et attendu. Il est revenu en sueur et a pris un autre verre.
«Scotchez moi toutes les merdes que vous avez trouvées, et ne lésinez pas sur le ruban… moi je prépare mon engrais…»
On s’est bien appliqués, sans se battre en plus pendant que le voisin remplissait des tubes en métal de produits qui puent. Il arrêtait pas de dire des trucs bizarre a voix basse, genre p’tain d’culés etc…
Un quart d’heure plus tard on avait terminé et il a tout fixé ensemble en ajoutant un torchon de cuisine qui pendouillait…moi je trouvait que ça faisait moche mais on lui faisait confiance.
«Aller les gamins, il se fait tard, aidez moi à charger les tas de planches dans le tracteur, et au lit. Demain ça va chier».
Effectivement, le lendemain ça a chié. A 8h du matin Monsieur Crassard nous a lever et à dit, «voila le plan…» il avait préparé une grande feuille avec des dessins.
«La c’est zombis - le centre - la c’est mon petit cadeau bricolé - la c’est moi avec le tracteur - la c’est l’appât… au fait qui fais l’appât, les jeunes?»
On a voté, Danny a encore gagné. «Ce sera Danny» , j’ai dis.
«Tous en place alors» …
Avant j’ai fais une photo avec le tracteur de guerre devant le jardin.
On était tous concentrés. Moi et Serge on serrait fort notre marteau, accroupis dans la remorque. Danny agrippait sa bombonne de gaz trafiquée. Il avait l’air un peu inquiet. Puis Monsieur Crassard a gueuler, va ! T’es le meilleur, Danny! Et il s’est mis à galoper en faisant des petits cris paniqués, j’jusqu’à l’endroit indiqué sur le plan. Soit à 100 mètres de l’entrée du centre. Une fois arrivé, il a réussi a allumé les 2 fusées de détresse de Msieur Crassard et s’est mis a gesticuler pour attirer les morts. Ca a marché super bien, vu que rapidement, la plupart des enculés ont tournés la tête et marchés vers Danny qui fumait de partout. J’ai aperçu les autres à la fenêtre du centre qui nous regardaient en silence.
Les zombis gagnaient lentement mais surement du terrain et bientôt le Danny s’est mis tête de tourner autour de la bombe et chantant POOO POLOPO POPOOO POOO.. Un vrai taré ce petit. Une fois bien encerclé, limite foutu, le voisin a hurlé «Va y!» et Danny a allumé le torchon avec ses fumigènes avant de foncer dans le tas et de disparaitre entre les bras des enculés…Aie, mais j’ai entendu le tracteur démarrer, Crassard faisait vrombir le moteur. Puis encore une fois :
BAOUM!! Grosse flamme bleu puis rouge, plus des claquements qui sifflaient tout autour. C’était les boulons et les clous qui traversaient les têtes et les carcasses des morts vivants. Putain, c’était assez impressionnant tout ces morceaux qui éclataient au hasard comme le bouquet final du 14 juillet.
La le tracteur a commencer à avancer, et les hélices a tourner. Ca faisait un putain de bouquant ce machin. Les zombis, maintenant bien en charpies on rien vu venir, La machine a tranquillement labourée leur bras et leur sale gueules. Les cisailles taillaient vachement bien les doigts et les oreilles, du coup y’en avait un peu partout et le tracteur laissait de grandes traces rouges après sont passage. On s’en prenait plein la gueule mais c’était super, et on rigolait bien, surtout quand Serge a fait comme de la guitare électrique debout dans la remorque. M’sieur Crassard a pris le temps de faire de belles allées bien parallèles, comme dans les vignes.
Puis il s’est arrêté, «sortez de la et allez me barricader ces putain de fenêtre»..
Ce qu’on a fait fissa avec les planches et le marteau. On s’est foutu quelques coup sur les doigt mais la peur nous empêchait de hurler pour l’instant. Ca nous a pris bien 15 minutes, pendant que le tracteur finissait son boulot.
C’est bon! Serge a dit, cassos!! Les autres nous on ouvert la porte du réfectoire, et tout le monde est entré. «Attendez moi, les mecs!» merde! Alors c’était Danny qui courait vers nous couvert de sang et de morceaux de je sais pas quoi. Je sais toujours pas comment il a pu s’en sortir, mais on était quand même content. On a décidés de faire la fête avec les quelques barres énergisantes qui trainaient encore par terre et des bols de protéines. Ces enculés on foutu le bordel mais la télé et le magnéto marchent encore.
Le voisin est aller chercher 2 bouteilles de vins dans la remorque et tout le monde était bourré, même Francis qui avait pas bu.
Ce matin, Pascal a vomi et on a encore entendu des bras qui tapaient sur les planches…Putain, mais ils sont combien dehors?
Au fait, on en est à 3 explosions, 3 véhicules de fous et des scènes gores, j’aurais jamais pensé que la vie à la Ballastière serait comme un film d’action de la télé. Vu qu’on a l’air vachement doués pour ça, j’ai mis un système de votes pour savoir ce qu’on fait la semaine prochaine…