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lundi 2 avril 2012

Jour 288 - les enculés d' Indochine

Le 02/04/2012
Bureau de Daniel
23:07

Je vais faire court. Ici c’est la guerre.
Samedi, on est aller chercher de l’aide auprès du voisin Monsieur Crassard. On lui a dit que des hommes armés qui se faisaient passer pour des militaires qui allaient venir nous péter la gueule et emmener le pauvre Danny.
Crassard nous a écouté en picolant son alcool de prunes. Puis a claqué son verre sur la nappe crasseuse. Il s’est levé, à remonté ses bretelles puis d’un geste brusque, à renversé la table. Les verres ont explosés par terre et on a tous reculé. La il a agrippé la vieille paillasse maronnasse qui servait de tapis et d’éponge à alcool et l’a envoyée valdinguer à l’autre bout de la pièce. Il tanguait un peu mais il a réussi à soulever une sorte de trappe avec un escalier en bois qui descendait je ne sais ou. Une cave secrète probablement. On l’a suivi, dans le calme, faut dire que ça faisait un peu flipper dans le noir. J’ai repensé au film ou un type découvre une cave dans une vieille cabane paumée, et un monstre prend possession de tous ses amis venus faire la fête, ils deviennent tous très méchants et très moches, du coup il les bute.
Bref, Crassard a allumé une lampe à huile et on a découvert le trésor.
Des rangées de fusils et d’armes en tout genre, des photos et des journaux éparpillés un peu partout, des drapeaux accrochés aux murs et pendu à une poutre un vieux costume militaire. Ca devait faire un moment qu’il ne devait être venu ici, vu la poussière. Il semblait presque ému. La il a montré une photo sur le coin d’une table. « C’est moi à votre âge, la… » (je l’ai prise en photo, c‘est celle en bas). Puis sous la lumière, il a dit :
« Diên Biên Phu, 20 novembre 1953, opération Castor, 6eme bataillon de parachutistes. J’ai vu mes amis se faire tirer comme des pigeons avant même de toucher le sol. J’étais censé récupérer le bulldozer largué un peu plus tôt dans la forêt. J’en ai chié. Mais putain, quesque je leur ai mis à ces enfoirés, à débarquer au petit jour en écrasant leur aéroport de merde, une main sur le levier de vitesse et l’autre sur la mitraillette. une vraie machine à tuer, plus rien ne pouvait m’arrêter… et puis… ces enculés de tapettes communistes ont baissés leurs frocs à Hanoï… fini terminé, Le héro Crassard, on le rentre au placard, merci et au revoir…salopards!!»
La il a empoigné un énorme couteau qui trainait et l’a planté violement juste à coté de mon oreille. J’ai senti le caca venir.
Il a respiré un grand coup, puis à l’arrière de la pièce il a soulevé un grand drap poussiéreux pour le balancer à Danny. Et la on l’a vu. La bête. Encore plus impressionnante que dans les films : Une énorme mitrailleuse. De celle qui envoie des centaines de douilles voler dans les airs et qui fait vibrer les muscles du héros en train de hurler sales Viêt.
Putain, qu’est-ce qu’on va leur mettre à ces enculés.
C’est la qu’on a entendu un gros BOOM qui venait de l’extérieur. On a rejoint la cuisine pour regarder à la fenêtre. C’était encore fumant.
Une des chambres du 1er étage de notre centre avait laissé place à un énorme trou béant… De l’autre coté de la route, 2 motards dont un avec un putain de bazooka. Portaient pas de casques, deux types maigres sapés en cuir avec la mèche qui leur tombait sur les yeux. Ils ont fait rugir leur motos avant de nous saluer et de s’enfuir. Merde alors, qu’on a tous fait… On était tous la. Sauf Francis, encore une fois. On a de suite paniqué, et Jean Bat a sauté dans la bagnole pour lancer la musique qui éloignerait les zombies attirés par le bruit. Comme d’hab, ça les a laissé à distance raisonnable pour nous permettre foncer vers notre bâtiment. La, on a hurlé « franciiis », aucune trace du bougre.
En grimpant les escalier on a découvert le couloir rempli de poussière et de gravas. Et enfin le Francis, immobile devant l’entrée de sa chambre encore fumante. Il semblait un peu hébété, mais pas plus traumatisé que ça. Il a juste dis un truc comme quoi il s’inquiétait de ne pouvoir faire sa sieste.
Finalement avec le recul, ca donne un coté sympa ce trou. Comme une sorte de balcon. Une fois nettoyé et tout, jsuis sur qu’on en sera content.
Cela dit ces connards devaient payer. Ils allaient surement revenir et on avait à présent de quoi les recevoir.
Cette semaine on installe la mitrailleuse et Crassard va nous apprendre à tirer et poser des mines. Ca c’est un atelier qui nous plait, ça change de la poterie avec Daniel.