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lundi 7 mai 2012

Jour 307 - Les enculés du 6 avril

Le 07/05/2012
Bureau de Daniel
23:35


Oui, on a récupéré le Danny. Bon c’est pas un cadeau mais rien que pour l’honneur, on ne pouvait pas laisser n’importe qui nous piquer des choses.
Ca s’est passé dimanche, le jour même du sacrifice prévu par les satanistes cannibales.
Un survivant m’a envoyé un message dans la semaine avec une super idée pour libérer Danny. J’vous explique, il a vu ça dans un film. Le héros se déguise comme les méchants, il parvient à entrer dans leur base et la il casse tout et tue tout le monde (sauf lui, bien sur et la fille qu’il veut baiser). Voila.
Ca avait l’air facile comme ça mais au moment de choisir qui irait pénétrer la casse des satanistes, personne ne s’est proposé. Finalement, on a pas eu le choix, et les autres se sont ligué contre moi et Serge, vu qu’on avait des cd de Black métal, la musique du diable. Parfait, on allait encore être les héros de la semaine, bande de connards.
Il nous fallait des capes ou de grand draps noirs, on a cherché mais à part les couvertures dégueulasses de nos lits, rien. Fallait trouver autre chose. C’est Hermann qui a eu l’idée. Deux grandes bâches en plastique noir. Ca datait du temps où notre éducateur, Daniel, avait dans l’idée de faire un atelier jardinage, soit nous faire planter des semis et récolter des légumes dégueux. Ca à foiré après que Pascal ait planté son râteau dans la cuisse de Régis. Bref, on a découpé nos déguisements et admiré le résultat devant la glace. Pas trop mal… Si il faisait nuit. Ensuite, Serge s’est rappelé du tatouage, leur signe d’appartenance à l’armée des ombres. A tour de rôle, on a donc dessiné un tète de bouc sur nos avant bras et puis les trois 6 autour. Le mien était vachement bien réussit, au retour peut être que je repasserai dessus avec une aiguille et de l’encre pour le garder à vie.
Dimanche, 23h, nous voila donc sur la route avec Jean Bat au volant et un cd de Marduk dans le poste pour nous mettre dans l’ambiance. La ferme, le chemin, le champs de maïs. C’était ici qu’on se séparait. Pas facile de ramper enveloppé dans un sac plastique mais ça permettait d’éviter les orties. Le camps. Toujours les camions garés devant les palissades et les deux types qui montaient la garde. Bon, j’ai dis, allons y… On s’est relevé, bien remonté les bâches sur nos yeux et en avant. Serge essayé de prendre une démarche assez cool et détendue. Moi je comptais surtout sur lui pour parler. On s’est approché des mecs, qui fumaient des roulées.
«Salut» à dit Serge.
«Salut..» a répondu le plus grand, un peu méfiant.
(Il avait une drôle de gueule, sourcils rasés et des yeux injectés de sang. Comme les cancéreux de l’hôpital de jour).
«On vient pour la fête…enfin le sacrifice, la…de l’élu…»
Croyant bien faire j’ai rajouté :
«ouais, on va boire son sang et violer son petit cul, ca va être trop cool !, j‘espère qui y’aura des meufs!» en mimant de baiser une fille invisible avec mon bassin.
Les deux nous ont regardé un moment avant de nous demander d’où on venait, car vu notre dégaine on devait pas être d’ici. Aie, c’était mal parti.
Heureusement Serge improvisa rapidement.
«Non, c’est mon cousin qui nous a invité, j’avais un papier mais je l’ai perdu…mais nous aussi on est satanistes, le diable, les messes noires et tout on est de la partie!… Même que nous aussi on a tué plein de gens et mon groupe préféré c’est Mayhem…»
 "  Ah ouais, et c’est qui ton cousin?»
«Ben c’est Bernard… votre chef, quoi…» (Bien tenté Serge).
«Le grand prêtre? C’est ton cousin et son vrai nom c’est Bernard?… raah, lui il se fait appeler Nescrotum… Bernard…putain c’est la honte…»
Ca avait l’air de marcher. J’ai décidé d’en remettre une couche :
«On a nos tatouages! Pour dire qu’on est des vôtres, regardez».
Les types on regardé mon bras. Faut dire que j’en étais fière aussi.
«Ah ouais, pas mal, moi il est tout raté, on dirait un petit lapin…»
Il nous a montré, putain, c’est vrai qu’on dirai un petit lapin, mais on a dit Bof, non, c’est pas mal, pour être polis.
«Bon, allez y les gars, et pas de bordel hein? …passez le bonjour à Bernard! Ahah!»
Ils ont continué à rigoler et on a pu passer la porte rouillée. Comme la dernière fois, c’était le bordel à l’intérieur et heureusement pas trop de lumière hormis le grand feu de joie et quelques flambeaux plantés ça et la.
Bien fallait trouver le danny maintenant et fissa avant que les tarés ne l’éventrent et l’enculent. On a déambulé discrétos au milieu du camps et des autres capuches noires. Personne ne se parlait, tant mieux. Les mecs déambulaient tête baissée. Soirée de merde.
Pas de cages ni de traces de prisonniers. Merde de merde répétait Serge sous sa bâche. Et puis un truc nous a attiré l’attention. Ca venait d’une carcasse de voiture, et du coffre plus exactement. En s’approchant on a pu entendre une voix. Ca disait : «Mais pas avec votre poncho, monsieur ouille!!».
Putaniou!, ça c’est Danny. Y’a que lui pour réciter les dialogues des Visiteurs. Il fait ça à chaque fois qu’il s’ennuis. Il chante et récite en boucle ses phrases préférées de la cassette des Visiteurs. Je sais c’est lourd mais ça le rassure. Surtout quand il est enfermé dans le coffre d’une voiture au milieu de satanistes cannibales.
Sans faire de bruit, Serge à ouvert la bagnole et on a vu le Danny recroquevillé en train de chanter « on lui pèlera le jonc ».
Salut les mecs, il a dit, content de vous voir.
«C’est pas si génial ici, en fait, je reviendrai bien au centre…»
Il avait l’œil tout gonflé et violacé…
«que qu’il t’es arrivé? Ils t’ont torturés?» j’ai demandé,
«Non, enfin si, mais c’est pas eux. C’est le prisonnier avec lequel ils m’avaient enfermé. Je chantais comme d’habitude et à un moment il m’a sauté dessus avant de me tabassé…pour ma sécurité, on m’a mit ici…».
Bon, assez discuté, il fallait se casser très vite avant qu’on nous gaulle. Serge à déchiré un morceau de toile pour Danny et on s’est glissé vers la porte en restant bien dans la pénombre. On a vu les deux gardes rentrer. Signe que la cérémonie allait commencer. Tout doucement, j’ai tourné le verrou et poussé en évitant les grincements. Personne ne semblait nous avoir remarqué. J’ai ouvert un peu plus et on a pu se faufiler. J’avais le cœur qui battait fort, mais on devait courir, encore une fois. On a traversé les orties, relevé Danny qui tombait tout le temps et enfin retrouvé Jean Bat qui faisait déjà chauffer le moteur.
La suite vous la connaissez, on est rentré au centre comme des héros et immortalisé la gueule de Danny en photo, trop content d’être rentrer pour avoir mal.
Cela dit, les enculés allaient s’apercevoir de la disparition de l’élu et ça allait chauffer pour nos petits culs…
Avec nos allées et venues, les zombies se faisaient de plus en plus nombreux autour du centre. Faut dire qu’avec tout le bordel qu’on faisait, ils savaient où se trouvait la viande vivante. Mais étrangement, ça rassurait un peu de savoir qu’entre les satanistes et nous, s’amassait une bande de morts vivants totalement neutres prêts à bouffer n’importe qui.