Photobucket

lundi 23 avril 2012

Jour 299 - Le national socialiste anarchiste

Le 23/04/2012
Bureau de Daniel
23:57

Avant toute chose, non, aucune nouvelles de Danny ni de ses ravisseurs.
On a cherché toute la semaine à contourner le barrage de voitures abandonnées afin de s’y rendre en bagnole, mais pas moyen de passer. Ces cons avaient bien dû trouver un autre chemin pour débarquer ainsi avec deux énormes camions blindés…
Bref, à part ça on était pas au bout de nos surprises, on a encore reçu la visite d’un survivant. Cette fois je crois qu’on a tiré le gros lot. Un vrai taré.
On a vu déboulé un matin un autre putain de camion. Mais cette fois c’était pas un véhicule de l’armée mais plutôt un de ceux pour transporter les billets de banque. Brink’s, y’avait marqué.
Il a cartonné deux, trois zombies pour venir se garer juste sous nos fenêtres. Au cas ou, Hermann est monté sur la mitrailleuse et visait le par brise. Puis là, un type étrange est sorti, tout sourire en agitant le bras.
« Hey! Camarades! Y’a quelqu’un? Je viens en paix… Vous pouvez me laisser entrer? »
Il a jeté un œil à notre artillerie lourde,
« bel engin! Mais vous n’en aurait pas besoin avec moi! Ahah ».
Bon, vu comme ça il semblait pas très méchant et en plus il était seul. J’ai ouvert la porte et le grand type est entré. Il paraissait assez excité et avait du mal à contrôler certains tics nerveux. Un grand manteau de cuir noir, lunettes opaques et casquette avec un insigne qui me disait vaguement quelque chose. Il ressemblait un peu aux mecs dans les reportages en noir et blanc de la 5, sur la guerre et tout. Mais avec une moustache comme Magnum.
Sympa. Il a commencé à faire des vas et viens dans le réfectoire en se parlant à lui-même puis d’un coup il s’est assis en bout de table et a allumé une clope.
« vous savez qui je suis? » personne n’a bronché, plutôt surpris par cette soudaine intrusion dans notre repère.
« Moi et mes gars on est les uniques survivants de la fraction Nationale Socialiste Anarchiste »…
J’ai rien compris, et il a continué,
« rassurez vous on n’en a pas après vous, mais après cette putain de bande de faux militaires surarmés… y’a une semaine ils ont détrui et pillé notre camps à quelques kilomètres d’ici. On a perdu leur trace environ par ici… La route est bouchée, mais j’ai repéré sur une carte un autre moyen d’accéder à leur base… ».
Il arrêtait pas de se retourner entre deux phrases comme si il parlait à quelqu’un. Bizarre, y’avait pourtant personne.
« Notre but et de reconquérir notre territoire et d’éradiquer tous les traitres afin d’épurer notre belle nation. Naitra alors un nouvel empire anarchiste ou régnera le chef suprême de la liberté internationale!
Et nous sommes prêt à employer les grands moyens pour y arriver, voir même à bruler la moitié du pays s’il le faut… pas vrai les mecs? »
Cette fois j’en étais sûr, il parlait comme si des centaines de gens acquiesçaient derrière lui. Il était réellement fou. Aucun de nous n’a osé relevé, d’autant plus que personne n’avait saisi un seul de ses mots depuis qu’il était arrivé ici. Même Jean Bat s’est éclipsé discrètement pour emprunter le dictionnaire de la salle de repos et Francis lançait des regards inquiets avant de me confier qu’il avait peur du monsieur.
On a ensuite tous sursauté quand il a repris :
« Mais outre notre mission divine à laquelle je donnerai ma vie, mon cœur saigne pour une toute autre raison, je l’avoue… »
Cette fois il était debout et regardait au loin les mains dans le dos.
« Ils… ils ont eu mon mari… Juan Carlos… mon Juan… et depuis ce jour, mon âme et mon cœur réclament vengeance… »
Je crois que la il pleurait vraiment. Je crois aussi qu’il était vraiment atteint. Ca m’a fait ça une fois en randonnée. Je suis resté trop longtemps au soleil et je refusait de mettre le bob jaune du centre. Je suis tombé dans les pommes et il parait que je racontait n’importe quoi et parlait avec ma gourde en plastique dans le bus du retour.
Il s’est retourné d’un coup en faisant claquer ses bottes, il ne pleurait plus.
«Bien!, nous avons suffisamment abusé de votre hospitalité, nous partons sur le champs! puis je vous demander de remplir ces jerricanes d’eau? Je vois que vos robinets fonctionnent encore…».
Moi et Serge on s’est empressé de lui donner ce qu’il voulait, en prenant bien soin de ne bousculer aucun de ses hommes invisibles (au cas ou).
Puis il nous a remercié et même laissé un plan indiquant l’emplacement de cette route secrète avant de rejoindre son camion. On l’a observé à la fenêtre, s’assoir du côté passager d’abord et attendre. Puis au bout d’une dizaines de minutes, il s’est énervé et a pris finalement le volant pour démarrer et filer.
Aucun commentaire, chacun s’est jeté sur le fameux plan dessiné au feutre. On a reconnu le centre, la ferme abandonnée et un petit chemin de terre au bout d’un champ de maïs… Pourquoi ne pas lui faire confiance?
Nous partons demain.